DE LA VILLE DE PARIS.
257
[i55i]
Lelorrain, Nicolas Hac, Nicolas Paulmier, Jehan Lescaloppier, Jacques Kerver, Jehan Boucher, Guil­laume Parfaict, Quarteniers de lad. Ville;
Monsr de Tanières, Nicolas Grégis, monsr Boi­vin, monsr Dufour, Jehan Gay, Françoys Bonnarc, Jacques Poullain, Jehan Caillou, m" Zacharie Ber­trand, Claude Defresne, François Garrault, Me­nant, monsr Nepveu, Jehan Lecamus, Jehan Leca­ron, Simon Caignet, Hugues Delafontaine, Jehan Chappelier, Jehan Pulleu, Henry Patroullart, Eustace Lebossu, sire Guillaume Pomereu, Claude de Moucy, bourgeois et marchans;
Et plusieurs autres bourgeois et marchans de tous estatz, mandez et convoquez pour les causes que dessus.
Après ce que mond. sr le Prevost des Marchans a proposé à lad. compaignée, que samedi dernier monseigneur illustrissime Cardinal de Lorraine l'envoya querir et mess™ les Eschevins, pour aller parler à luy en son hostel de l'Abbaye de Fescamp, à huit heures du malin, où ilz le trouverent, acom-paigné de monsr l'Evesque de Soissons et de mons' du Morlier, Conseiller du Roy en son Privé Conseil, etde monsrde Seaulx, Maistre des Requestes et Pre­sident de Bretaigne, en la presence de monsr le Pre­sident Nicolay et du sr de Bandeville; lequel sr illus­trissime Cardinal leur avoit dit qu'il estoit envoyé exprès en ceste ville pour remercier la ville du secours qu'elle luy avoit faict des nc xl" livres tournois, na­gueres octroyée et fournye au Tresorier de son •Espargné; qu'il estoit pour entrer à la guerre qui estoit ja commencée, qu'il avoit de grandes charges à supporter et faict de grans fraiz, depuis son advene-ment à la couronne, pour munir les villes et places de frontière, faict fondre plus de douze cens pieces d'artillerye, tenu camp et armée, tant en Boulle­noys que en Escosse, acquis led. Royaulme d'Escosse ; et que de present il a plusieurs entreprinses secrettes qui ne sont à manifester, qui concernent le bien de son peuple; lesquelles il ne sauroit exploicter sans argent et sans le secours de ses bons subgectz, entre lesquelz il a tousjours estimé les habitans de Paris estre les principaulx, et ausquelz il se voulloit pre­mierement adresser, et les prioit de le secourir jusques a la somme de iiicm escuz, ou autre plus grande somme, si faire se povoit, en constituant par luy vingt cinq mil escuz d'or de rente, sur telles ses gabelles et aydes, ou autres biens palrimonyaulx qui seroit ad­visé; et que, pour ce faire, il feroit mettre èsd. Pre­vost des Marchans et Eschevins l'estat au vray de la
généralité d'oultre Seyne et Yonne, et feroit telz et sy surs contracts que l'on verroit estre à faire; et autres remonstrances cy devant enregistrées ;
A quoy mond. sr le Prevost des Marchans luy feist responce que les habitans de Paris n'estoient moings en bonne volunté de secourir Ie Roy et y employer leurs biens et personnes qu'ilz avoient esté par cy devant, mais que la somme de n° xl" livres tour­nois qui avoit esté cy devant promise au Roy n'es­toit encores du tout fournye, et s'en failloit encores de xxx à xl" livres tournois, dont ilz se trouvoient bien einpeschez, pour ce qu'ilz avoient tiré argent de toutes pars, lant en ceste ville dc Paris que ai la Court du Roy, et de donner si promptement une recharge de si grosse somme, il luy sembloit qu'il seroit bien diflicille de la recouvrer, et ne povoit faire responce sans premierement assembler le Con­seil et les Estatz de la Ville. Et allors mond. sr le illustrissime Cardinal leur dit que le Roy envoiroit de bref ses depputtez avec lettres, pour en faire la requeste.
Et le jour d'hier, xii" jour de ce present moys d'Aoust, led. seigneur Roy envoya à lad. Ville lettres de creance sur les seigneurs du Mortier et de Seaulx, pour venir faire lad. requeste à ceste compaignée. Incontinant lesd, lettres receues, au­roient esté envoyez mandemens pour faire la pre­sente assemblée.
Ce faict, mond. sr le Prevost des Marchans a faict faire lecture desd, lettres. Puis sont arrivez lesd, s™ du Mortier et de Seaulx, qui ont faict lad. requeste de par le Roy, et faict pareillement les remonstrances que dessus. Ausquelz a esté faict responce que la compaignée estoit assemblée pour y adviser, el que, après en avoir deliberé, on leur feroit responce. Et allors se sont retirez. Incontinant mond. sr le Pre­vost a mys la matiere en deliberation et demandé à tous les assistans leur avis et oppinyon, chascun en particullier.
Tous lesquelz ont conclud, advisé el deliberé qu'ilz sont de telle volunté et affection qu'ilz ont tousjours acoustumé user envers le Roy pour le se­courir en ses affaires, non seullement de leurs biens mais ausside leurs personnes, mais, actendu qu'il s'en fault encores de xxx à xl " livres tournois que lad. somme de n° xl "livres tournois ne luy soit fournye, que les bourses de ceulx qui ont baillé argent sont vuidés et que la partie que led. seigneur demande est si grosse qu'il sera diflicille de la recouvrer, en
33